Julia Lévy-Ndejuru, RD, M.Sc (c)
Dt.P Université Laval
On entend de plus en plus parler de jeûne intermittent (JI) comme méthode de perte de poids et d’amélioration de la santé métabolique. Les partisans du JI affirment que cette méthode est supérieure aux régimes hypocaloriques, car elle réduirait les mécanismes de compensation métabolique qui suivent une perte de poids et qui contribuent au regain de poids, par exemple la réduction de l’efficacité énergétique et la dérégulation des hormones de satiété. Cela faciliterait donc l’adhérence à ce régime.
Il est à noter qu’il y a différents protocoles de JI (1). Généralement, il s’agit d’alterner des journées où l’on mange ad libitum avec des journées de jeûne où l’on consomme peu, entre 500 et 600 calories, ou pas de calories. Une méthode populaire propose 2 jours de jeûne pour 5 jours sans jeûne. Une autre suggère de jeuner un jour sur deux. Il est important de savoir ici que les partisans du JI notent toujours qu’on ne doit pas profiter des jours sans jeûne pour manger plus qu’à notre faim.
Un résumé de la recherche chez des adultes :
D’après les articles révisés ci-haut, la recherche existante sur le JI indique que cette méthode ne donne pas de résultats différents du régime hypocalorique en termes de perte de poids, de mécanismes compensatoires et de marqueurs cardiométaboliques et est peut-être plus difficile à suivre. Plus d’études sur le sujet, s’étendant sur de plus longues périodes, sont nécessaires.
Il est important de noter que le régime hypocalorique lui-même n’a pas fait ses preuves quant à l’atteinte d’une perte de poids durable, menant le plus souvent à un effet de yo-yo (5,6). Il serait pertinent de savoir si le JI mène lui aussi à un regain de poids à long terme. Vu le peu de différences trouvées entre le JI et la restriction calorique dans ces études, cela ne serait pas étonnant.
Pour cette raison, une intervention nutritionnelle centrée sur le changement comportemental et l’amélioration de la santé globale plutôt que sur le poids, telle que l’alimentation intuitive, pourrait être plus appropriée. La recherche sur cette approche est encourageante et sera couverte dans un autre billet (9).